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Fabien
Qui suis-je ?
Fabien, je me suis mis à parler dans des confs à quarante ans et pour l'instant j'y raconte surtout des bêtises (ici ou là
Qu'est-ce qui m'a donné envie de parler la première fois ?
Là toute première fois c'était il y a plus de dix ans, dans une soirée interne de ma SSII de l'époque, je n'ai ni aimé ni recommencé.
Beaucoup plus tard j'ai commencé à aller dans des grosses confs et j'ai été un peu déçu du format dominant du talk sur la dernière techno à la mode. J'ai eu l'impression qu'on pouvait proposer autre chose.
Entre temps j'ai un peu revu mon idée sur ce que propose les confs (et j'ai appris à choisir les talks et les confs qui me correspondent) mais j'avais franchis le pas.
Qu'est-ce qui a été le facteur déclenchant ?
Je parlais à quelqu'un de ma déception des grosses confs, du fait que je trouvais bien l'idée d'une conf avec des sujets pour débutants. Il m'a demandé ce serait un sujet pour débutants, j'ai dit "un talk sur les boucles". Il m'a dit qu'il trouverait ça cool qu'on parle des boucles à GrosseConf et j'ai fini par proposer le talk à PasTropGrosseConf. Pour m'entrainer replir le formulaire d'appel à participation, je l'ai rempli une première fois avec un sujet à la con... c'est lui qui a été retenu.
Qu'est-ce qui m'a fait hésiter, m'a empêché de me lancer ?
- L'impression de ne pas être assez compétent ni sur les sujets ni sur la prise de parole
- L'impression que les sujets qui me parlent n'intéresseraient pas les autres
- Être resté longtemps dans un contexte professionnel où on étaient très loin de l'état d'esprit d'échanger, progresser, tester des trucs
Qu'est-ce (qui est-ce) qui m'a aidé ?
- participer à des meetups et rencontrer plein de personnes très accessibles, ouvertes et qui encouragent les gens à faire des choses
- penser que mon talk ne serait jamais retenu (techniquement, il ne l'a pas été d'ailleurs !)
- une dame qui m'a dit d'écrire mon talk non pas pour l'ensemble des personnes dans la salle, mais pour les quelques personnes pour qui je serais le bon orateur sur le bon sujet
Qu'est-ce que ça m'apporte de parler en public ?
- En terme de client / visibilité / ... rien du tout. Il faut dire que je propose des sujets plutot sur des trucs que je fais à coté pour le plaisir.
- Ca me force et motive à avancer un sujet au lieu de procrastiner (très gros probleme chez moi)
- Ca me permet de comprendre autrement ce que je fais, de moins penser que ce que je sais / sais faire est évident et que tout le monde le sais / fait et que ca n'a pas vraiment de valeur ou d'intérêt
- Ca m'aide à sortir de chez moi, à rencontrer du monde
Qu'est-ce qui m'a fait ou donné envie d'arrêter ?
La première fois, il y a plus de dix ans en SSII, l'impression que les gens venaient parce que c'était un peu la soirée obligée, que les gens n'étaient pas là pour changer comprendre ou échanger
Aujourd'hui, peut être le risque d'être un peu attendu sur un créneau précis, que ca devienne une image de marque un peu artificielle
Combien je passe de temps à préparer un nouveau talk ?
Il y a d'abord un temps difficile à mesurer ou je ne travaile / réfléchis pas pareil sur un sujet si je pense que ca pourrait valoir le coup d'en parler. Une fois que la décision est prise, pour faire une ébauche, le proposer à des conf, puis l'écrire et le répéter s'il a été retenu, peut-être dix ou quinze heures.
Comment je me prépare ?
Je marche si possible dans la forêt en racontant à voix haute le talk comme si je savais ce que j'allais raconter. Je note mentalement les trucs qui me paraissent bien, et je recommence en boucle jusqu'à ce que les petits bouts retenus semblent faire un ensemble cohérent, avec un rythme qui se tient et surtout que ca retranscrive bien la sensation que j'ai quand je travaile sur le sujet et qui me donne envie de le partager. Puis je refais pareil en enlevant les trois quart du contenu jusqu'à ce que ca tiennent dans le temps imparti :-s
Comment je choisis à quelle conf je propose un talk ?
D'abord une question d'état d'esprit : est-ce que je pense que les personnes vont être contentes que je propose ce sujet, et est-ce que j'ai l'impression que je suis aligné avec les choix (sujets deja présenté, lieu, ambiance, code de conduite, ...) de la conf. Ensuite les dates, l'accessibilité, la possibilité de remboursement des frais (même si souvent je ne le demande pas)
Récemment, je me suis mis à proposer à des confs qui semblaient ne pas coller, avec l'idée de proposer un talk différent des autres aux visiteurs. Pour l'instant les deux premières n'ont pas retenu ma proposition.
Comment je choisis de quoi je vais parler ?
J'imagine et je (sur)reflécis plein de choses, tout le temps. Quand je tombe sur un truc et je que e me dis "rhaa, pourquoi j'étais pas tombé là dessus plus tôt ?", c'est proablement un sujet.
C'est quoi, pour moi, un bon sujet ?
Un truc qui permet de ralentir, de se remettre à voir autre chose que des solutions opérationnelles ou de la productivité dans son activité, et de revenir à ce qui motive les gens au fond (l'esthétique, faciliter la vie des gens, le pure challenge intellectuel... n'importe, mais un truc qui parle)
Qu'est-ce que j'ai découvert qui m'a étonné en commençant à parler ?
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On se met très vite à connaitre et à recroiser les mêmes personnes partout !
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Presque tout le monde stresse, se croit incompétant ou pas à sa place
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Beaucoup de monde commence à écrire ses slides la veille, dans l'avion ou à l'hotel
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Y'a souvent des dinner speakers, réservé aux organisateurs et aux orgas (çame gène toujours un peu, meme si en vrai ca aide beaucoup)
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Et surtout : que ce qui est évident et facile pour vous ne l'est pas pour les autres, que nous sommes très mauvais pour juger de notre propre valeur.
Une histoire que j'aurais envie de raconter sur ce qui s'est passé quand / après que j'ai parlé ?
A la fin d'un talk dans le festival d'un hackerspace où j'évoquais rapidement le sujet, j'ai eu des questions sur la procrastination. Neuf mois plus tard dpendant que j'assistais à une conférence libriste, quelqu'un qui me voir. Il me dit qu'il était dans la salle et que ce que j'avais dit l'avait fait réfléchir, et que cette année il avait pas du tout eu la meme approche avec ses eleves (prof de phyisque en collège) par rapport aux devoirs non faits, et que ca avait mieux marché. Quand tu entend un truc comme ca, même si tu as l'impression d'avoir rien fait du tout, tu te pose pas de question, tu continue ^^